mercredi 29 juin 2011

La Californie en images : San Francisco - Part II





Quelques kilometres plus loin...


Agrandir le plan


Velo vendu, cheveux propres et comfortablement installe au coeur de la Silicon Valley a Palo Alto, me revoila simple citadin, sedentaire aliene par les horaires du RER.

Je profite de ces quelques jours de tranquilite apres 4619 kilometres de velo pour dormir, manger, et visiter cette superbe region qu'est la baie de San Francisco. C'est aussi l'occasion de prendre du recul sur mon voyage et de penser au suivant.

Ayant deja explique mon point de vu sur le voyage a velo, ce billet parlera de l'amerique que j'ai decouverte au cours de mon voyage. On m'a souvent demander au cour du voyage pourquoi avoir choisi l'amerique de l'ouest comme destination.
A priori, j'ai choisi cette region du monde pour confronter les innombrables cliches sur la culture americaine importes en europe via les series et films, par la musique et les news. J'ai eu envie de voir le vrai visage de ce pays si important dans le monde, de se pays si decrie et adore en meme temps.

Tres agreablement surpris par la facilite qu'on les gens a communiquer, a venir au contact et a la rencontre de l'autre, c'est un aspect de l'amerique que je n'attendais pas du tout. On a en France beaucoups a apprendre de ce point de vue la. Sur la cote ouest en tout cas, les rapports entre personnes sont beaucoups plus informels, quelque soit leur categories sociale. On voit peu d'hommes d'affaire en costard-cravate meme dans les grandes villes, ce qui ne les empeches pas d'etre des requins avides d'argent et de pouvoir. La competition est de rigueur ici plus encore qu'ailleurs, mais soigneusement enrobee d'une couche de decontraction et d'un soleil insolant. Malgre des apparences de frivolite les gens travaillent, beaucoups (nos 35 heures les font bien rire, et ca se comprends).

Apres l'Inde, je ne pensais pas pouvoir etre encore choque par la pauvrete, surtout dans un pays comme les US. Malheureusement la pauvrete est bien presente ici aussi, moins evidente a deceler qu'en Inde, on la remarque quand on voit la main fripe du caissier rendre la monnaie au supermarche et que l'on se rends compte que cette personne de 80 ans est oblige de travailler faute de retraite convenable. Les sans abris sont legions dans les grandes villes. Ce qui fait la force de ce pays fais aussi sa faiblaisse. On peut monter tres haut tres vite si on est utile a la societe, moins contraint par l'etat, mais on peut aussi tomber beaucoups plus bas beaucoups plus vite si on n'arrives pas a se faire une place dans la "competition mondiale".

Je savais plus ou moins a quoi m'attendre concernant les talents culinaire des americains. Je peut donc maintenant le confirmer, la bouffe americaine, c'est du gros lourd !C'est  les ingredients de base qui posent probleme, encore plus pour un cyclo-randonneur. Tout s'achete en grande quantite ici, on achete le jus d'orange par pack de 5 litres, impossible a transporter sur mon velo. Je suis oblige d'acheter les petites portions qui coutent le meme prix que les grandes. La qualite de ces ingredients est aussi tres discutable. Le pain, quand on en trouve, est a peu pres aussi bon que du plastique, le jambon est reconstitue a partir d'element chimique qui me sont inconnu et la salade, a part dans les burger, ils onts pas. Le prix des fast foods n'aide pas non plus, cela revient presque aussi cher de cuisiner sa propre nourriture que d'aller au fast food (pour moi qui ne peut rien acheter en grande quantite en tout cas), et le fast food remplira plus le ventre. Conclusion, beaucoups d'obesite, mais je ne vous apprend rien a ce niveau la. On constate cependant un raffinement de la nourriture dans la baie de San Francisco, zone beaucoups plus internationale, riche et plus ouverte.

Plus on rentre dans les terres, plus on rencontre l'amerique profonde qui roule en pick-up Ford et mange au McDo. Ces americains sont tout aussi sympathique et avenant que les autres, mais pour eux, l'amerique c'est le centre du monde, et si vous ete athee, agnostique, ou pire musulman, mieux vaut le cacher. Les conversations que j'ai eu a propos de la religion avec les locaux onts toutes commencees par "- Are you muslim ? - No. - Well, blablabla" la guerre contre le "terrorisme" semble avoir portee ses fruits...

Enfin, l'amerique c'est aussi un territoire gigantesque, une nature florissante, et toutes sortes de climats et d'environements, entre la Death Valley a 85 metre sous le niveau de la mer jusqu'en haut de la sonora pass a 2933 metres, le desert, l'ocean, la montagne, tout y est et il y a de quoi explorer pour de nombreuses annees !

Je n'aime pas les conclusions donc je vous laisse tirer vos propres conclusions, et moi je vais plutot me concentrer sur la preparation du prochain voyage, la Coree-du-Sud...



mercredi 22 juin 2011

Yosemite a bout de souffle

Apres l'eprouvant episode de la traverse de la Sierra Nevada, me voila arrive a Yosemite National Park, pour la derniere etape phare de mon voyage avant San Francisco.


J'arrive au seul camping first come-first served du parc le plus tot possible pour trouver une place, mais a peine passe l'entree, je sais que c'est peine perdue. L'atmosphere est suffocante de part le nombre indescriptible de tente au metre carre. Tout y est, de la bonne vielle quechua franchouillarde jusqu'a la vaude super high tech, en passant par les coleman mal monte, les hamacs, les moustiquaires, ou les matelas simplement pose a meme le sol. Bref, aucune chance de trouver de la place ici, comme me le confirme le ranger gerant le camping.
Heureusement a Yosemite ils ont pense a moi. On me dirige de suite vers un camping pour backpacker, beaucoup plus calme, en pleine foret, au bord d'un torrent. Toilettes mais pas d'eau potable, pas de douche bien evidement, 5 dollars la nuit. Adjuge, vendu.

En arrivant a yosemite j'ai des projets de randonnees a n'en plus finir, et avec les 1300 kilometres de pistes disponibles dans le parc, il y a de quoi faire ! Resultat, en 4 jours, je ne ferai qu'une seule petite rando...

Oui, deux mois ca commence a faire long, je commence a fatiguer, faire des erreurs betes (comme perdre mon casque et mes lunettes de soleil) et la motivation pour se lever tot le matin pour aller randonner est de moins en moins forte. Je passe donc la premiere journee a comater dans mon hamac, en ecoutant les oiseaux et en tentant mollement de tuer les moustiques.

deuxieme jour, une crevaison inopine et mal venue vient retarder la rando prevu. C'est alors que je change la chambre a air que je fais la rencontre de Dan, un prof d'escalade vivant a Berkeley et passant autant de temps que possible a Yosemite pour grimper (Oui car yosemite, c'est le paradis des grimpeurs du monde entier, avec ses murs mythiques comme le Half Dome ou El Capitan).
J'annule donc expressement ma randonnee du jour quand ledit Dan me propose une journee d'escalade en sa companie. Il a tout le matos necessaire et donc apres quelques explications sur le fonctionnement dudit materiel et la confection d'un harnais a partir d'une sangle prealablement achete au magasin de grimpe le plus proche, on part pour une ascension de 3 heures a l'assaut de la montagne. 5 cordees, quelques centaines de metres plus haut et une chute plus tard, on est en haut. Vue imprenable sur la vallee mais malheureusement (pour vous sedentaires que vous etes) je n'ai pas mon appareil photo.

troisieme jour... re-comatage, l'escalade ca fatigue, et ca faisait 3 mois sans pratique. Je me balade simplement dans la vallee, vais admirer les Yosemite Falls, absolumant impressionantes en cette saison pour cause de fonte des neiges. Apparement je suis meme incroyablement chanceux de voir les chutes cette annee car il a neige deux fois plus que d'habitude et donc les chutes d'eau sont d'autant plus puissantes.
En parlant de fontes des neiges, avec la chaleur journaliere, la neige fond vite en haut des montagnes, mais l'eau met un certain temps a descendre le long des flans escarpes de la vallee. Resultat, le torrent passant a cote du camping ne commence a sortir de son lit qu'en soiree pour arriver a quelques centimetres de mon hamac vers 1h du matin...

Quatrieme et dernier jour a Yosemite, je me decide enfin a randonner, et c'est parti pour le fameux Four Mile Trail, montant jusqu'au Glacier Point, une vue absolument epoustouflante sur toute la vallee et l'impressionant Half Dome. Une rando tres agreable pas si difficile que decrite dans le guide.


Voila, je m'en vais maintenant rejoindre San Francisco, conscient de n'avoir qu'efleure la surface de ce magnifique parc qu'est Yosemite.

mardi 14 juin 2011

Reaching the Sierra

Treve de pancakes, et de glandouille, je quitte Las Vegas pour l'ultime etape de mon voyage : la Sierra Nevada et le Yosemite National Park.

Probleme 1 : le desert s'etend sur plus de 500 kilometres entre Vegas et les premiers remparts de la montagne. A peine un petit hameau tout les 100 a 130 kilometres, quelques longues et chaudes journees s'annoncent.

5 journees eprouvantes, pas d'ombre, beaucoup de soleil, du vent de face et beaucoup de montee, je dort et mange dans les systemes de canalisations qui passent sous la route pour avoir un peu de fraicheur ( tres propre et assez large, beaucoup plus comfortable qu'on pourrait le croire :D ). Pas la force de prendre beaucoup de photo mais le paysage est incroyable.


Enfin j'arrive au pied de la Sierra Nevada (nom signifiant sommets eneiges), Un impressionant mur de montagnes se dresse devant moi. L'air s'est deja bien rafraichie quand j'arrive a Lee Vining, a 2000 metres d'altitude. Enfin quelques humains apres ces 5 jours sur les routes desertes...




Probleme 2 : Pour rejoindre Yosemite, la route la plus directe est la route 120, et sa Tioga Pass a 3030 metres. Apparement il a beaucoup neige cet hiver, resultat, la route est fermee, impossible de rejoindre Yosemite par cette route.

Un petit detour de 3 jour m'attends donc pour traverser la Sierra Nevada via la Sonora Pass (2933 m), environ 80 kilometres au nord de la Tioga Pass, puis rejoindre Yosemite par l'entree Ouest.

La Sonora Pass, sans doute le passage le plus violent du voyage, ne se laissera pas surmonter facilement, avec ses 16 kilometres de montee pour 1000 metres de denivele. Ca commence cash avec une premiere partie qui grimpe entre 15 et 26 %, certain tournants sont carrement trash, je suis oblige de me lever et d'y mettre absolument toutes mes forces pour rouler a 3 km/h et ne pas tomber en arriere !
2 heures et un paquet de neige plus tard, je me retrouve enfin en haut...




A moi la descente vertigineuse et bientot Yosemite...

dimanche 5 juin 2011

Le voyage a velo, pourquoi ?

Oui, quelle stupide idee de se deplacer a velo, de suer pendant des jours pour atteindre ses objectifs. A quoi bon passer des semaines sans douches et sans confort alors que je pourrai simplement louer une voiture et dormir dans les motels, faire le meme trajet en quatres fois moins de temps. En somme, pourquoi se faire du mal ?

Contrairement a ce que l'on pourrait penser, je ne voyage pas a velo dans l'optique d'economiser de l'argent. Il est certe evident que cela me coute moins cher de me deplacer a velo, de manger des sandwiches au beurre de cacahuete et de dormir sur la caillasse ou sous les ponts, et oui, cela m'arrange vu mon budget limite. Je ne changerai pas pour autant de mode de voyage si j'avais un budget plus large ( je remplacerai tout de meme probablement le beurre de cacahuete par des vrais aliments ).

Voyager c'est faire une decouverte, s'impregner d'une atmosphere qui n'est pas la sienne, essayer d'apprendre quelque chose sur soit, sur la vie et le monde. Sans cela, ce n'est pas un voyage mais simplement des vacances, une simple pause de la vie quotidienne pour recharger les batteries.
Un pays c'est un morceau de terre, et des gens qui y vivent, portant et developpant une culture. Le voyage a velo est pour moi un bon compromi pour decouvrir ces deux composantes. En voiture, on est un observateur exterieur. A velo, on s'impregne et on fait parti du monde qui nous entoure. La pluie, le vent, le froid, la chaleur, la montagne ou le desert nous impactent directement, impossible d'y echapper, pas de jocker possible. Pour resumer, on a la sensation de voyager dans le monde et pas de le traverser ou de le regarder comme si l'on jettai un oeil sur une photo.
Le velo c'est lent, juste assez pour vivre des experiences que l'on aurait jamais vecu autrement. On se retrouve vite dans les coins paumee du pays, on part a la rancontre de l'autochtone. La curiosite pousse les gens a venir nous rencontrer et a discuter, c'est le meilleur moyen de se faire une idee des moeurs et de la culture, de la tournure d'esprit des gens.
Le velo c'est rapide, juste assez pour pouvoir parcourir des grandes distances, voir du pays en un temps raisonnable. Finalement on aurai les memes avantages a voyager a pied si ce n'est que le voyage serai vraiment beaucoup plus long.

Enfin, quand on voyage tout seul a velo, on est faible, demuni face aux evenements qui nous arrivent, et on se trouve oblige de faire l'effort d'aller vers les gens, de demander leur aide, et donc de partager encore plus d'experiences avec eux, d'apprendre quelque chose.

Voila ce qui me motive a voyager, a poursuivre cette aventure a velo, malgre les contraintes parfois pesantes de ce mode vie et de transport.

...Et puis un autre !

L'Utah c'est le pays des canyons, logiquement, apres Bryce, je me dirige vers Zion National Park, separe de Bryce Canyon par 90 miles vallonee et un fort vent de face ( je commence a avoir l'habitude ).

C'est quelques miles apres l'entree dans le parc que les ennuis commencent. Le seul acces au centre du parc passe par un tunnel, interdit aux velos. Les rangers me disent qu'il faut que je fasse de l'autostop pour passer ce ridicule tunnel d'a peine 1 mile ! Assez inadmissible alors de faire payer l'entree dans le parc aux cycliste si ensuite ils sont stupidement interdit de passage. D'autant plus rageant que j'ai deja passe des tunnels bien pire en Italie ( Bon ok, ce n'est pas une partie de plaisir ).
C'est donc plus de 3 heures d'autostop qui m'attendent, croisant d'innombrables beauf d'americains dans leur enorme 4x4 vide n'ayant jamais roules sur autre chose que du bitume bien lisse et sans bavure.
Je profite de ces quelques heures d'attente pour rencontrer un autre cyclo-randonneur canadien ayant parcouru les routes du mondes pendant de longues annee avec son velo. Enfin, on trouve quelques bonnes ames pour nous depanner et on peut finalement traverser le tunnel.

La sortie du tunnel est pour le moins spectaculaitre avec cette superbe vue sur le canyon et une descente vertigineuse pour rejoindre la virgin river qui coule au fond du canyon. Je suis bien content de descendre cette route a velo et pas l'inverse !

Arrive au camping, je partage un emplacement pendant 3 nuits avec le cyclo-randonneur canadien. Echange d'experiences de cyclistes et d'astuces de voyageurs au programme.

Encore une fois ce ne sont pas les randonnees et les points de vue grandioses qui manquent !


Le sejour serait parfait si l'on avait pas la sensation de se faire arnaquer par le parc, entre le tunnel interdit aux velos, le camping a 16 dollars la nuit sans douches, ou encore LA barre de cereale a 3 dollars dans la seule superette du parc ! ( mais comme je suis pas un type bien je me suis venge )


Prochain objectif, et derniere grosse etape du voyage, Yosemite National Park, un millier de kilometres de route avec beaucoup de desert et un col a 3030 metre a l'arrive. Mais avant tout, petite pause de trois jours a Las Vegas, au programme : douches, dodo et pancakes a volonte !

Un canyon...


Apres le grand canyon, je me dit que je ne pourrait qu'etre decu de tout autre canyon quel qu'il soit, et tout particulierement d'un canyon denomme "Bryce".


C'est donc une bonne surprise qui m'attend. Dans une toute autre ambiance que le Grand Canyon, Bryce Canyon est un"petit" canyon de rien du tout, beaucoup plus "convivial". La particularite du canyon, ce qui lui donne tout son charme, ce sont ses innombrables Hoodoos, sorte de structures verticales sculptees par le vent, la neige et le temps.

Le decors est assez irrealiste, lors des randonnees au travers des Hoodoos, j'ai l'impression de me balader dans les ruelles d'une cite d'extra terrestres dignes de Star Wars. Les couleurs ne sont d'ailleur pas sans rappeller celles de la planetes Tatooine de l'univers de Lucas. Beige orange, tirant sur le blanc, parsemee de sapins d'un vert mat au fond de la vallee.


Le camping est un peu cher mais au fil des rencontres, je parvient a dormir gratuitement quelques nuits, et je reste au total 4 jours, ce qui me laisse le temps d'explorer les divers trails du canyon, tot le matin, pour eviter la foule de ce tres populaire parc national.


samedi 4 juin 2011

Pile ou face et vent de face

Le grand canyon est passe et je suis a la jonction entre la 89 et la 180, assi sur le bord de la route, tete penchee sur mes cartes. La grande inconnue : Monument Valley ou pas Monument Valley ? Je calcule, compare, examine les diverses donnees en ma possession, extrapole a tout va, et c'est finalement un bon vieux pile ou face qui m'apportera la solution : exit la Monument Valley, bonjour le Bryce Canyon.
J'enchaine donc sur trois jours de route pour relier Tuba City a Bryce Canyon. Le Grand Canyon est a 2000 metres d'altitude, Bryce Canyon est a 2500, et je n'ai fait que descendre depuis le Grand Canyon. Le calcul est vite fait, ca va monter severe.
Il y a quelque chose de pire que trois jours de montee, trois jours de montee face a 25 noeuds de vent ! A la limite quand je monte, je me dis que ca va forcement finir par redescendre, Mais le vent, en plus d'etre epuisant physiquement, ca detruit le moral. Les Montees en deviennent plus ardues, et je suis oblige de pedaler meme dans les descentes. c'est comme si quelqun me tirait vers l'arriere sans relache pendant 6 ou 7 heures. Et le bruit incessant du vent qui siffle dans les oreilles fini de m'achever...

Heureusement, apres l'effort, le reconfort, je passe la dernieres soiree en l'agreable compagnie de quatres francais voyageant en camping-car. Au menu, spagetti bolognaise et chamalow grilles !